attribuées à Robert Béasse, qui était un oncle non dépourvu d’humour, transmises par mon père Jean Roy
Le Marquis du Bouchon :
Un jour, c’était la nuit, un jeune vieillard, assis debout sur une pierre en bois, lisait son journal plié en 4 dans sa poche, à la lueur d’un bec de gaz éteint ; tout à coup, un homme, un seul s’approcha du Marquis, et lui dit « Marquis du Bouchon, si tu ne me rends pas ce que tu ne m’as pas pris, je te coupe les cheveux de ta tête chauve ».
La suite à vendredi prochain …
Il y en avait d’autres, que je vous dirai si ma mémoire revient.
visite du Museum d’histoire naturelle
C’est le guide qui parle : « Nous voici Mmes et MM dans la salle des dinosaures ; vous avez devant vous le diplodocus gigantibus, qui mesure 17,50 m de la tête à la queue et 17,50 m de la queue à la tête ; les personnes qui ne savent pas nager sont priées de monter sur les petits bancs, car l’animal va uriner … »
Extrait assez exact du récit de Christiane Simonet « la rue Grand-Père »
C’est donc Christiane qui parle … il me semble l’entendre !
» C’était le régal de nos petits déjeuners du Dimanche matin, une merveille de brioche avec un gout subtil entre noisette et bergamote que jamais je n’ai retrouvé ailleurs. Un soupçon de gelée de framboise et groseille convertissait la plus fine tranche en un festin délicat, mais avec une bonne grosse couche de confiture sur une bonne grosse tranche, on versait dans la jouissance et je l’avoue, gourmande comme je l’étais, j’y ai rarement résisté… D’autant que ce régal illustrait parfaitement la vieille formule : « Après l’effort, le réconfort ! » L’effort le Dimanche matin, c’était la petite messe, celle où l’on se rendait stoïquement dans l’aube naissante, débarbouillé de peu, les yeux lourd de sommeil encore et le ventre creux. Ne fallait-il pas à l’époque, être à jeun si l’on voulait communier dignement ? ( Voire pages du petit catéchisme diocésain 1936 ) Aussi, au retour, le devoir accompli nous donnait des ailes. Nous dévalions la rue Saint-Nicolas, le cœur léger, en moins de temps qu’il faut pour le dire. La rue descendait bien et le réconfort nous attendait : La Brioche de Grand-Mère. Il est donc important d’en décrire la RECETTE VÉRITABLE ET GARANTIE D’ORIGINE : Vous ne retrouverez la saveur authentique de la brioche de Grand-Mère qu’aux conditions suivantes qui sont impératives. Procurez-vous dès que possible : 1 pot de camp cylindrique avec son couvercle, modèle 1935 en aluminium cabossé d’une contenance de deux litres et demie. 1 grand bol vert en faïence d’un litre environ, avec tout autour, un troupeau d’oies qui se courent après (Ne cherchez pas à savoir laquelle arrive en tête. J’ai essayé pendant des heures et je n’ai jamais trouvé). 1 sachet de levure en poudre. 4 ou 5 œufs tout frais pondus du poulailler du beurre ramolli en quantité suffisante de la farine en quantité de même du sucre en poudre 2 sachets de sucre vanillé, Quelques zestes de Bergamote ou de noisette, plus courante dans nos régions … … et une Grand-Mère . Procédez alors scrupuleusement comme suit : Tous les jours de la semaine, en fin d’après-midi vers les cinq heures, prenez le pot de camp à coté de la pierre à eau dans le placard du bas. Traversez le jardin, descendez au potager, sortez par la grande grille dans la rue Ste Marie. Allez à gauche et suivez le trottoir. Un peu plus loin, juste en face de la grande entrée du collège de garçon, vous sentirez des bonnes odeurs d’étable.
Le collège n’y est pour rien, son personnel non plus, mais bien plutôt le portail grand-ouvert, un peu branlant de la ferme du père Mathieu, situé juste en face. Un couloir bas de plafond, un peu sombre, traverse le bâtiment de part en part. En y pénétrant, vous avez intérêt à accommoder votre vue à la pénombre aussi vite que possible, car les vaches, tout juste rentrées de leur pâture, ont laissé sur les pavés inégaux, des traces glissantes et parfumées de leur récent passage. Ne manquez pas sur la droite, la petite porte à demie vitrée garnie d’un rideau de dentelle indéfinissable. C’est la cuisine de la mère Mathieu. Frappez trois coups ; Elle, qui ne voit pas grand monde vous attend comme d’habitude et se réjouit toujours de votre visite : – Entrez !… dit une petite voix. Elle vous accueille souriante avec ses joues bien rouges, crâpies comme de vieilles pommes. Tous en s’essuyant les mains sur son tablier noir à petites fleurs blanches – parce que c’est moins salissant, qu’elle dit !…, elle poursuit : – – J’pensais ben qu’c’était vous, j’avais vu l’heure… Mon !… qu’ils sont gentils ces p’tits-là !… Faites pas attention au fourbis, j’ai pas encore eu l’temps d’ranger !… (Prononcez ̈rangeille ̈) Du fourbi, il y en a partout et des odeurs mêlées aussi. Faut pas être ̈ néreux », moi j’vous le dit ! Sur la table recouverte d’une toile cirée douteuse vous pouvez voir des choses disparates, un tricot à peine commencé, une boite à gâteaux en fer, un panier de légumes du jardin, des vieux journaux, des reliefs de repas dans une assiette, un chat qui dort, mais ce n’est pas le pire. Le pire ce sont les mouches. Vous ne pouvez pas les voir, ne pas les entendre non plus d’ailleurs. Juste au dessus de la table, pendouillent du plafond deux ou trois serpentins gluants sur lesquels les bestioles s’agglutinent par paquets. Sur fond jaunâtre elles font autant de petites tâches noires et mouvantes qui, prises au piège, se débattent désespérément pour pouvoir décoller leurs ailes, dans une agitation affolée, font un vrai bruit de ventilateur. Ne vous attardez pas trop, allez plutôt à l’étable ; le père Mathieu déjà s’y active. Si vous ne le trouvez pas au premier coup d’œil regardez voir entre deux vaches. Il doit être assis sur son petit tabouret à trois pattes avec son seau coincé entre les genoux, en train de traire la Blanchette. Malgré ses grosses mains calleuses, il tire délicatement sur les pis comme s’il les caressait, pour ne pas faire de mal à ses bêtes, et c’est du bon lait qui en sort, vous pouvez me croire, crémeux, mousseux, odorant et tout. Régulièrement il le transvase, au travers d’une gaze dont on ne sait pas toujours si elle est bien propre, dans un grand bidon en métal. C’est là qu’il puise à bonnes mesures, le précieux liquide encore tiède, pour en remplir votre pot de camp presque à ras bord. Ceci fait, rentrez vite à la maison mais sans courir, pour ne rien renverser. Aussitôt arrivés, allez voir Grand-Mère. Elle vous montrera comment faire bouillir le lait dans une grande casserole sans attendre, afin de lui éviter de tourner. ( Pas grand’mère… le lait ! ). Ensuite portez-le au frais. Le lendemain matin, avant d’utiliser le lait pour le petit-déjeuner ou autre chose, ne manquez pas l’opération la plus importante. Récupérez soigneusement à la cuillère la couche épaisse et généreuse de crème cuite qui s’est formée sur le dessus pendant la nuit et mettez-la dans le grand bol vert. Recommencez l’opération plusieurs jours de suite jusqu’à ce que dans le ̈bol aux oies ̈, le niveau de la crème cuite leur passe par dessus la tête. Demandez à Grand-Mère un grand saladier. Faites y glisser toute la crème cuite accumulée, puis en tournant avec une cuillère en bois, ajoutez progressivement la farine ( Vous verrez bien, à peu près …), les œufs l’un après l’autre, le sucre en poudre, le sucre vanillé et enfin la levure. La pâte doit être souple et homogène. Répartissez la dans ̈ les moules-à-manqué ̈ préalablement beurrés et enfournez à bonne température dans la cuisinière à bois. Laissez cuire trois quarts d’heure. Surtout, n’ouvrez pas le four toutes les cinq minutes pour voir si ça monte bien, vous ferriez tout rater. Faites plutôt une partie de cartes, vous avez le temps. Après quoi, vérifiez la cuisson. Si les brioches sont bien levées, commencent à être craquelées sur le dessus, bien dorées, c’est le moment de faire votre « Streüssel». Prenez alors un bol, écrasez-y à la fourchette, du beurre ramolli, de la poudre d’amandes, du sucre en poudre et de la farine en quantités (masses) égales. Émiettez la pâte obtenue sur toute la superficie des brioches déjà bien renflées et remettez au four dix minutes. Le « Streüssel », c’est le sublime de la brioche de grand’mère.
33 En fin de cuisson, démoulez, placez délicatement les gâteaux sur des volettes, laissez les refroidir lentement. Une pâtisserie bien reposée est toujours meilleure. Après quoi, mais après quoi seulement, vous pouvez vous régaler. Si, malgré toutes ces recommandations, vous avez raté votre coup, c’est peut-être bien parce que vous n’avez pas su vous y prendre, ou peut-être parce que le lait n’est pas bon ou parce que les vaches d’aujourd’hui ne savent plus en faire, parce qu’elles ne mangent plus de la bonne herbe, parce qu’elles ne peuvent plus regarder les trains, qu’elles n’arrivent pas à se faire aux T.G.V. qui vont trop vite, ça leur coupe la digestion, alors elles ruminent de travers… Ou bien c’est parce qu’elles sont folles… C’est peut-être aussi plutôt parce que vous n’avez plus de Grand-Mère … Allez savoir !… «
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mise à jour par Gérard Jurine (Forestier) avril 2022
Elles sont assez rares pour que je les montre ici ; en effet, on voit quelques uns et unes des cousins du 16 rue Neuve, et la maison derrière dans le jardin … Je les publie telles que je les ai eues, par Pierre Reinstadler, qui connait une fille Avid de Neufchâteau, et qui habite Ludres maintenant. (par Jean-Paul). Excusez la qualité, il n’y en a pas beaucoup de telles …
Ci joint deux photos que je vous transmets de la part de Pierre Reinstadler (de Marie-Odile Kubler, née Avid) : on y voit des Roy de Neufchateau … Est ce que vous vous reconnaissez ?
Moôôn ! c’est not’Georges ! Georges Roy, étudiant à la faculté de médecine de Nancy, en 1ère et 2è année, qui étaient en réalité des 2è et 3è, puisqu’il y avait le PCB (physique, chimie et biologie) avant, devenu ensuite CPEM, puis PCEM, puis PACES et maintenant je ne sais plus : j’chu comme le grand-père du « loup de Fraimbois » ! Je ne sais pu ben où’ce que j’ai la tête !On voit ici Georges, avec des lunettes assez tôt, et son ami Jean Bodenreider, frère de Simone, qui devait devenir son beau-frère quelques années après … Georges était médecin à Neufchâteau (Vosges), Jean à Doulaincourt (Haute-Marne).
Le vieux professeur était probablement le célèbre anatomiste Lucien ? A ses côtés, le jeune Beau, qui devait être à l’époque prosecteur d’anatomie, qui devint agrégé en 1939, à l’age de 30 ans ! Guère plus âgé que les étudiants, et futur Doyen ; il était Beau d’allure et de nom …
Mais ils sont tous beaux, ils sont une génération de futurs médecins lorrains d’avant-guerre.
A propos de Georges, une anecdote racontée par lui ou son frère Jean : peu après guerre, vers 1950, il y avait une vieille appelée Virginie, les petits l’appelaient « la Berginie », qui devait faire le ménage chez l’un et l’autre Roy ; Georges se rendit un jour à son chevet, elle malade, s’écria « Moôôôn, v’là not’Georges ! » ; « penses-tu, y viendra pas c’con là » répliqua le vieux mari de la Virginie, sans lever les yeux, devant Georges ébahi et amusé par sa répartie …
Un grand moment de la famille, très « parisien ». Le magnifique album du mariage était à Neufchâteau, puis Saint-Dié, et maintenant je l’ai … d’où ces magnifiques photographies ; les notifications ont été mises à jour le 6 avril 2022 avec Marie-Christine Pontarollo, avec qui je viens de passer deux bonnes heures au téléphone ! Merci, ma grande cousine.
Pour mémoire, les Parents Béasse tenaient l’Orléans Palace, non loin de la Place d’Italie à Paris, et Robert, leur fils qui épousa donc ce jour merveilleux Madeleine Roy, travaillait chez Philips ; allez savoir, dans mon inconscient imaginaire, ou mémoire, il est associé au célèbre rasoir électrique, véritable révolution du milieu XXè siècle.
Le 3 avril 1913, un dirigeable allemand est contraint à cet atterrissage forcé, en France, par les conditions météorologiques.
Ce jour-là, un dirigeable allemand contraint à cet atterrissage forcé, en zone sinon ennemie, du moins allant le devenir, par les conditions météorologiques.
Un siècle plus tard, alors que l’on s’apprête à commémorer le début de la Première Guerre mondiale, l’arrivée inopinée à Lunéville de ce Zeppelin, aux dimensions impressionnantes, fait sourire. Et pourtant, assure Guy Lejaille, auteur d’un livre de référence sur le sujet, on passa fort près d’un incident diplomatique majeur ; l’accusation d’espionnage pleuvant sur l’aéronef, que l’on laissera pourtant s’envoler dès le lendemain, 4 avril.
« En fait, les officiers prussiens, placés sous les ordres du capitaine Glüntz, étaient en mission pour tester ce Zeppelin IV, qui venait de sortir des usines de Friedrichshafen le 14 mars précédent. C’était le plus gros dirigeable que l’homme ait jamais conçu, le seizième de la couvée des Zeppelin. Ils avaient décollé d’Allemagne aux aurores, mais ils furent vite confrontés à des conditions météorologiques désastreuses. Du vent, beaucoup de vent, l’ennemi juré des dirigeables. Et le brouillard. Ce jour-là d’ailleurs, aucun avion n’avait pris l’air ! »
Le Zeppelin survolera la Haute-Saône et les Vosges avant d’atterrir vers une heure et quart à Lunéville dans des conditions difficiles, mais son champ de manœuvres offrait l’espace suffisant aux aérostiers pour poser leur mastodonte. Ils furent aidé par les cavaliers du 17e Chasseurs, qui amarrèrent le dirigeable avant qu’il ne devienne l’attraction du jour. Il le resta jusqu’au lendemain, le Zeppelin IV, pansé et réparé par des équipes de mécaniciens venues d’Allemagne, reprenant la voie des airs le 4 avril, en milieu de journée, pour rejoindre Metz, son port d’attache allemand. Et obtenir ainsi son homologation.
Ce n’était pas de l’espionnage, mais le dirigeable avait survolé le fort de Manonviller, et la situation géopolitique ne prêtait pas à sourire, moins encore dans notre région soumise à un légitime esprit de revanche et où étaient nombreux les Alsaciens-Lorrains ayant opté pour la France.
Une médaille de propagande frappée en Allemagne tance d’ailleurs les officiers et ingénieurs français venus visiter et photographier l’intérieur de l’engin responsable du trouble public.
En France, mais aussi à l’étranger, les cartes postales éditées à Lunéville circulèrent rapidement, tandis que les caricaturistes s’emparaient de l’affaire, qui mobilisa militaires, sous-préfet, notables, journalistes, procureur, douaniers, ambassadeurs…
Charles Roy, interprète, en conversation avec les officiers français. (photographie inédite dont j’ai un original ; le gamin en culotte courte pouvait être Pierre qui aurait 7 ans très précisément ?)
Suivent des scanner des Illustrations qui viennent de la Rue Neuve, j’ai les originaux reliés de 1902 à 1919.